- Réparation
Date de publication : 1 février 2012
Date des travaux : 15 décembre 2012
Le foyer remonté. Il a gagné 20 cm vers l’avant pour pouvoir augmenter la taille du cœur.
De part et d’autre du conduit vous pouvez voir une grille. Elles servent à alimenter le récupérateur de chaleur.
Objet : remise à neuf du foyer qui avait subit une destruction partielle (voir « témoignage »).
Si vous avez lu la page témoignage relative à ce poêle, vous savez pourquoi il fallait intervenir. Considérez cette réparation comme la bonne manière de mettre en œuvre un Flexo+. C’est comme cela que nous montions les Flexoven dans leur design d’origine. L’utilisation de petites briques et de mortier à prise hydraulique est à proscrire.
Démontage : J’ai d’abord retiré le couvercle et démonté toutes les briques de parement du foyer. Avec du mortier de terre, c’est une opération aisée. J’ai numéroté les briques pour m’y retrouver au remontage. Je suis parti de la base du foyer ainsi mise à nue. J’ai recollé la plaque de fond qui été descellée mais je ne l’ai pas remplacée. J’ai seulement ajouté une brique (contre le conduit d’évacuation) pour supporter le conduit de combustion qui est plus large qu’auparavant.
Taille du foyer : Quitte à tout démonter j’ai augmenté la taille du foyer (conduit d’alimentation en 20/30 cm) pour produire une quantité d’énergie plus importante dans le même laps de temps. Avec le foyer précédent (surface de braises 20/20 cm) la production d’air chaud et le chargement de la masse avait tendance à se concurrencer.
Briques : J’ai refait le coeur (zone de développement de la flamme) avec des briques isolantes 1400°C de chez Tellus (TR26 – la classe inférieure aurait suffit) pour conserver une haute température de flamme. Pour le conduit d’alimentation j’ai utilisé des briques denses (TD 42). Cette fois tout est maçonné avec des joints très fins (1 à 2 mm) comme il est d’usage pour un ouvrage réfractaire de qualité. Le mortier utilisé est un mortier au silicate (TH 1400 H). Toutes les briques utilisées sont en 22/11/6 cm (meilleur prix). Petite précision : seul le bas du conduit d’alimentation (qui contient les braises et chauffe beaucoup) est fait en TD42. Le haut est fait avec des briques à barbecue « 500°C » qui ont sensiblement la même taille.
Dalles : Les dalles de fermeture du cœur et du conduit d’alimentation on été réalisée avec une dalle de 60/40/10 cm en TR 26) recoupée en 2 dans l’épaisseur. C’est plus résistant que le béton réfractaire et surtout plus léger et isolant. Mais c’est aussi beaucoup plus cher. La sous face est enduite avec du mortier réfractaire (très facile à lisser et très dur) alors que le dessus est enduit de mortier de terre. (voir 1ère photo de la page).
Tuyère : Lorsque c’est moulé d’une seule pièce ce n’est pas forcément très durable. L’implantation à cheval entre les 2 conduits est aussi problématique (non remplaçable). Ceux qui ont suivi depuis le début savent que j’avais lancé un appel à idées pour la rendre remplaçable. J’ai trouvé ! Grâce à la construction en paille (mon autre dada) et à un stagiaire malin qui a transposé l’idée. Je vous explique :
- la tuyère est taillé dans un morceau de dalle isolante (en une pièce) ou dans 2 briques isolantes (collées ensemble). C’est très facile à tailler (genre béton cellulaire).
- la tubulure d’admission n’est pas encastrée dedans mais posée dessus (avec joint natte céramique entre les deux). Elle n’est plus connectée à un cadre posée sur le conduit d’alimentation mais à un profilé encastré dans le parement (comme le Flexo+ 12kW Pierre et Terre).
- enfin la tuyère est juste coincée entre les deux conduits (qu’elle ne pénètre pas) avec une étanchéité réalisée avec de la natte céramique. La natte est coupée une fois la tuyère montée et toutes les faces qui voient le feu sont enduite de mortier. Je précise que la tuyère repose sur une brique placée dessous servant de support.
- l’idée géniale : si un jour on désire remplacer la tuyère (il y a peu de chances mais on ne sait jamais) on peut l’enlever par haut dessus. Bon début. Ensuite on en fabrique une autre, on lui colle de la natte de chaque coté, puis on la glisse entre les 2 conduits moyennant un simple bout de bâche plastique (pour que ça glisse). Une fois positionnée on retire le pastique ! C’est ce qu’on fait avec un chausse botte (morceau de bidon en plastique) pour rentrer en force une botte de paille dans une ossature. Simple et facile à faire ! Presque rien à démonter …
Conduits d’échange : J’ai réutilisé les briques de 22/11/3 cm pour les réaliser (recyclage !). Ils sont faits comme sur le flexo 12 kW de Viella, c’est à dire en forme de U accolés au conduit de combustion. Une bande de céramique assure l’étanchéité, comme sur un foyer finlandais.
Clapet : Le métal oxydable est clairement à proscrire ! Après une seule saison il était déjà passablement rongé par le feu et la rouille (il faut dire que c’était un vieux bout de ferraille récupéré déjà bien miteux ! Il aurait surement pas fait plus de 3 saisons de chauffe. J’ai donc fait un clapet avec une brique de 22/11/3 munie d’une tige en métal en guise de poignée. Celle-ci est simplement recourbée, enfilée dans un trou percé dans la brique, et bloquée en place avec un clou soudé sur le bout traversant de la tige. Ca ne s’enlève pas mais ça peut bouger. Pour que ce soit étanche j’ai fait les découpes au plus juste, puis j’ai déposé du mortier silicate à l’intérieur de la glissière là où il y avait trop de jeu. Après quelques minutes le mortier devient un peu ferme et en glissant la brique dans la glissière ça enlève juste l’excédent. Parfait ! Coté extérieur (entre foyer et parement) j’ai placé de la natte céramique pour recouvrir complètement le clapet en position ouverte. Puis j’ai recouvert cette natte de mortier de terre épais. Ca forme une coque étanche qui empêche le sable de remplissage (déversé entre parement et foyer) de bloquer le clapet. Je vous assure que cette fois ci, dans 10 ans il n’aura pas bougé !
Ci dessus le clapet en position fermée, avec au dessus un linteau fait en recyclant la dalle réfractaire utilisée auparavant pour fermer le cœur.
Ci dessous on voit la gaine qui passe sous le clapet, et un bout de céramique assurant le complément d’étanchéité.
Etanchéité : Pour contrôler la combustion, je l’ai assez dit mais je me répète, il faut un débit d’air contrôlé, donc des portes
étanches. J’ai donc ajouté une tresse fine sur la porte du cendrier, et j’ai ménagé une rainure sur le haut du conduit d’alimentation pour y placer une tresse de 10 mm. C’est beaucoup mieux qu’un simple contact métal/couvercle. Par contre ça glisse moins bien. Attention la tresse doit être posée avec le plus grand soin pour former un plan régulier. Sans quoi il y a des fuites. En effet ce type de matériaux est très peu compressible et ne saurait compenser les irrégularités.
Air chaud : J’ai connecté la gaine qui arrive du récupérateur de chaleur sur un collecteur (espace vide derrière le conduit d’évacuation) qui réparti vers deux gaines plus petites (une de chaque côté du foyer) noyées dans le sable. Niveau durabilité pas de problème, ça va être parfait. Par contre niveau efficacité ce n’est plus aussi bien qu’avant. Les gaines sont trop petites (2 x 80 mm) et le circuit dans la masse de sable n’est pas assez long. Je ne pouvait pas prendre l’air en face avant comme précédemment à cause de l’encombrement limité. Déjà pour faire un cœur plus gros j’ai du ajouter 20 cm au parement. Pour passer une gaine entre foyer et parement, afin de prendre l’air en face avant et le ramener derrière le conduit d’évacuation, il aurait fallu augmenter encore l’encombrement. Concrètement, on ne peut pas tout avoir ! Enfin si, il suffirait de faire un parement plus éloigné du foyer pour pouvoir passer 2 gaines en 100 mm (voire même 4, en parallèle, pour augmenter la surface d’échange). Là ça marcherait. Tant pis pour cette fois !