1. Le premier ROCKETplus

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ÉQUIPE & LIEU : Ce chantier bénévole a été préparé par Marie MILESI, puis réalisé avec l’aide de Vital BIES, Sylvain FISCHER, et Rémy SCATENA pour l’association MONLUC (ferme associative) en Ardèche.

 

ENJEU :  la contrainte était de réduire le coût financier au minimum, en valorisant les matériaux de récupération, la pierre (disponible en abondance sur place) et la terre. En définitive, l’idée c’était de faire avec ce qu’on avait sous la main !
CHOIX TECHNIQUES :

Il a été décidé de réaliser un foyer de type FLEXO+ selon le mode constructif d’un poêle ROCKET. Nous avons donc adapté le foyer en briques réfractaires neuves pour qu’il puisse être équipé d’un bidon en lieu et place des canaux d’échange latéraux. Nous lui avons associé une banquette accumulatrice en tuyau de poêle alu diam. 18 cm noyés dans de la bauge densifiée par l’ajout de cailloux. L’assise de la banquette est renforcée par des dalles de jardin en béton qui permettent de répartir la masse sur les tuyaux, afin d’éviter leur éventuel affaissement sur l’effet d’un excès de poids.

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Pour les trappes de visite et d’inspection de la banquette, nous avons opté pour des plaques de béton cellulaire découpées en forme conique et moulées dans la bauge qui compose la banquette (emballées de plastique pour faciliter le démoulage après séchage). Côté parcours des fumées une brique réfractaire à été scellée et goujonnée (au fil de fer) pour protéger le béton cellulaire qui n’aime pas la chaleur.L’étanchéité du système pourra être améliorée si besoin par ajout d’une tresse minérale collée dans une rainure taillée sur les chant de chaque plaque. Il y a 2 trappes en façade (une contre le bidon et une au niveau du U en bout de banquette – emplacement visible sur la photo ci dessus) et une sur le dessus de la banquette (à côté du départ du conduit d’évacuation). Cette dernière est associée à un piège à cendres.

CONTRAINTES : Cette adaptation a posé quelques contraintes que nous avons du contourner. Tout découle de l’utilisation d’un bidon d’assez gros diamètre (58 cm). Le placer par dessus le conduit de combustion imposait d’éloigner ce-dernier  du conduit d’alimentation d’avantage que sur un FLEXO+.

De plus les tubes d’injection d’air disponibles n’avaient pas la bonne section. Nous avons donc majoré l’ensemble des sections (injection d’air et pyrolyse) de 20% pour conserver un rapport correct entre les dimensions des différentes parties du foyer.

SOLUTIONS ADOPTÉES : Il a fallut adapter le foyer en brique pour conserver l’injection d’air secondaire préchauffé malgré le changement de configuration du foyer. Le conduit de combustion n’est plus uniquement vertical mais comprend une partie horizontale d’une quinzaine de cm en sortie de tuyère pour permettre l’implantation du bidon. Un bidon de diamètre inférieur aurait permis une moindre modification du foyer.

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Pour ne pas avoir une section énorme entre le conduit de combustion et le bidon, nous avons du lui ajouter de l’épaisseur. Pour cela nous l’avons enclos dans un cylindre métallique découpé dans un vieux cumulus électrique. Il sert ainsi de contenant pour l’ajout d’isolation, et réduit l’espace de redescende des fumées à environ 5 cm tout autour. C’est la technique utilisée habituellement sur un poêle Rocket.

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L’espace libre entre le conduit de combustion et le cylindre « cumulus » a été rempli de vermiculite expansée qui a été compressée par couches d’environ 10 cm pour éviter un tassement dans le temps. La vermiculite a ensuite été recouverte de mortier de terre pour sceller l’isolation.

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Ensuite le mortier de terre a été recouvert de mortier réfractaire : la couche de mortier de terre a pour fonction d’éviter que l’isolation ne pompe toute l’eau du mortier réfractaire, empêchant ainsi sa prise hydraulique.

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Par dessus le conduit de combustion isolé nous avons placé le bidon découpé sur mesures pour s’enfiler par dessus la tuyère d’admission des gaz combustibles. Précisons que ce bidon (baril BP de 200 l) date un peu. Il est particulièrement épais et au lieu d’être peint il était galvanisé. Nous avons donc du le faire brûler un moment dans un grand feu polluant (argh !) pour décomposer la couche de galva dont la combustion à l’intérieur du bâtiment serait est hautement toxique pour ses occupants. Seules les parties réellement portées au rouge ont été facilement décapées. Pour le reste, huile de coude et disque à lamelles …

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Pour conserver un préchauffage de l’air secondaire, il fallait que le tube d’amenée vers la tuyère soient au contact des gaz chauds, c’est à dire qu’ils passent dans le bidon. Ce dernier est donc traversé par les tubes et accolé au conduit d’alimentation. 

On voit aussi ici que le dessus du bidon a été découpé pour permettre la mise en place d’une plaque de cuisson en fonte récupérée sur une vieille cuisinière (non présente sur cette vue). Ce n’est pas indispensable pour la fonction cuisson, mais c’est plus « classe » et ça permet d’inspecter et nettoyer le conduit de combustion. On voit à l’arrière plan le couvercle du conduit d’alimentation : il a été réalisé à partir d’un couvercle de marmite, dans lequel a été coulé un mortier réfractaire allégé à la vermiculite.

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Le bidon est aussi percé en partie basse pour permettre la jonction avec les tuyaux formant la banquette. La jonction est noyée dans la bauge, tout comme l’embase du bidon : il est posé sur un lit de bauge non fibrée d’environ 5 cm d’épaisseur. En s’enfonçant dans ce lit il bénéficie d’une meilleure étanchéité qu’avec simplement un scellement à la bauge autour du bidon. Remarquez que le tuyau est percé pour pouvoir implanter ici une trappe de nettoyage et d’inspection.

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La partie arrière du bidon (côté mur) a été recouverte de quelques cm de bauge armée avec du grillage à poule pour réduire le rayonnement inutile vers le mur.Pour améliorer l’accroche de la bauge sur le bidon, celui ci a été préalablement badigeonné d’une barbotine d’argile.

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Le conduit d’alimentation en briques a lui aussi été habillé avec de la bauge. Précisons qu’il a été équipé d’une trappe en fonte en partie inférieure pour faciliter le retrait des cendres. La trappe et coincée en deux épaisseurs de briques avec un joint de dilatation en natte céramique e chaque côté. Pour éviter que la trappe ne s’échauffe trop au contact des braises, une brique réfractaire munie d’une poignée a été conçue pour combler l’ouverture ménagée dans la paroi pour l’implantation de la trappe. L’usager ouvre la trappe, puis il repousse la brique et l’enlève par la trappe, ayant ainsi accès direct aux cendres.

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Le conduit d’alimentation a lui aussi été isolé du mur en pierre par l’ajout de vermiculite. L’isolation est surtout utile sur les 30 premiers cm, là où la température est élevée.

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ASTUCES DE MISE EN OEUVRE :

Maçonnerie du foyer : La pose de briques de 3 cm d’épaisseur sur chant s’avérant fastidieuse, nous avons testé le pré assemblage d’éléments. La veille du montage du foyer, nous avons assemblé les briques de chaque rang en un anneau carré. Il n’y a pas ici de conduits latéraux, seulement le conduit d’alimentation et le conduit de combustion.

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Cette astuce facilite considérablement le montage, empêchant l’instabilité du rang inférieur qui ralentirait la progression. Attention cependant car les éléments restent fragiles : nous en avons cassé 2 ou 3 en les manipulant trop brusquement.

Découpe de réfractaires : Pour le conduit de combustion, nous avons utilisé des 1/2 briques et des briques entières, car nous étions mal équipé au niveau sciage.Pour le conduit d’alimentation nous avions besoin de languettes de 2 cm afin d’obtenir la bonne section. Comme pour les autres coupes, plutôt que de couper toute l’épaisseur à la disqueuse (ce qui réclame un disque diamant de qualité) nous avons fait une fente d’1/2 cm de profondeur de chaque côté de la brique à couper. Puis avec la brique coincée dans un étau, nous l’avons cassée d’un coup de maillet sec. Les coupes ainsi réalisées sont plutôt propres et nettes, et économise du travail, de la poussière, du bruit, et le disque !

 

A SUIVRE :

Il reste à tuber ce poêle en conduit inox simple parois isolé à posteriori par déversement de perlite dans le conduit de cheminée existant. Ce matériaux est en effet moins sensible au tassement que la vermiculite.

Pour équilibrer le retrait de la bauge au séchage, il faut que l’équipe de l’association resserre la matière régulièrement à la truelle pendant le séchage. Ce dernier va être très long car l’accumulateur ne peut sécher que vers l’extérieur (la circulation d’air dans les tubes ne peut produire une perte d’eau comme dans le cas de conduits maçonnés).

Nous sommes impatients de publier des photos du foyer sec et mis en chauffe afin de voir comment va se comporter la banquette en bauge et pierre. Une fissuration est à attendre -surtout sur le bidon- et devra être réparée au fur et à mesure que les matériaux travaillent et prennent leur place.

L’inconnue réside surtout dans l’étanchéité des trappes maison. Nous préconisons fortement l’achat de trappes correctes afin d’éviter tout risque d’exfiltration de gaz toxique vers l’habitat. Autant éviter de s’intoxiquer au monoxyde pour éconimiser 100 euros …

En attendant ce poêle a du coûter dans les 600 euros hors tubage. Pas si mal …

 

 

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